Du jaune avec du blanc ? Un peu de vert et un peu de bleu aussi ? Je me demande s'il est seulement possible de reproduire cette aussi jolie couleur... de l'eau jusqu'aux genoux je patauge joyeusement en tentant d'attraper l'écume des vagues qui viennent me lécher les jambes. C'est une couleur complexe, j'aimerai tant peindre la mer et avoir un échantillon original de la couleur originelle aurait éte parfait mais il refuse de se laisser attraper ! J'ai remonté mon pantalon blanc déjà naturellement moulant jusqu'à mes hanches - et cela non sans difficultés - mais ce geste fut inutile car régulièrement, des vagues plus grosse viennent m'éclabousser. Mon bas est totalement transparent désormais et j'ai été obligée d'étendre mes ailes autour de moi pour ne pas mouiller mes plumes, elles mettent des heures à sécher ensuite et ne cessent de goutter. C'est très désagréable. Je continue de chantonner doucement, Frédrico va encore devenir fou de savoir que j'ai traversé Livia la grande presque à moitié nue. Je ne comprends pas ses réactions excessives... Il dit tout le temps que les hommes sont dangereux, qu'ils me haïssent et que je ne dois pas trop m'en approcher. Je ne comprends pas, lui et Sin me voient bien nus et ils ne m'ont jamais fait de mal... Puis, pourquoi les gens me détesteraient-ils ? Je ne leur ai rien fait. Non non, vraiment, il est excessif. Perdu dans mes pensées, je ne vois pas la grosse vague qui s'avance sur moi et... m'asperge tout d'un coup ! Et voilà, maintenant même mon ample chemise colle à mon corps et devient transparente... Je recrache quelques petites gorgées d'eau tout en reculant. Il faut que je me fasse à l'évidence : l'écume ne veut pas venir avec moi et ses protectrices vagues feront tout pour m'empêcher de l'emmener de faute. Je reviendrai demain, peut-être seront-elles mieux disposées envers moi ?
Je remue mes ailes comme si je souhaitais m'envoler pour qu'elles se débarrassent des gouttes d'eau, je n'ai jamais volé sous ma forme humaine... Je crois que mes ailes sont justes inutiles. Bon, mieux vaudrait que j'attende un peu avant de rentrer sinon Fédérico et Sin n'en finiront pas avec leurs... Oh, comment dis-t-on déjà...? Ah oui ! Voilà ! Re-pro-ches.
Puis, comme à chaque fois, l'art m'étreint d'un coup, brutalement. Cessant toute réflexion, je m'agenouille dans le sable et commence à tracer diverses cercles de diverses grandeurs... Avec mes doigts, mes mains, mes ailes. Mon rire clair remplace l'air délicat que je chantonnai pendant ma tentative infructueuse de capturation de l'écume. Le monde autour de moi disparait... Je n'entends plus rien, je ne vois plus... puis deux pieds face à mes dessins. J'offre mon plus joli sourire.
- Bonjour !
